Au cours des dernières années, les populations de chauves-souris ont diminué de 30%. Pratiquement toutes les espèces européennes ont régressé. Face à ce constat alarmant, il est possible d'agir à la préservation de ce mammifère en créant des refuges : à l'image de la ferme l'Arbre à Poule de Villers-Saint-Paul, qui en déploie sur l'ensemble de ses terrains.
Trois causes sont à l'origine de la disparition progressive des populations de chauves-souris :
Préserver les chauves-souris dans les bâtiments ou les jardins, c'est :
Une opération, "Refuge pour les chauves-souris", a été créée afin de conserver des gîtes de chauves-souris dans le bâti et les jardins. Elle fut d'abord conduite par le Groupe Mammalogique Breton (GMB) depuis 2006. Cette opération, transcrite aujourd’hui à l’échelle nationale, est menée par la Société Française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM) avec l’appui en région des associations locales : Picardie Nature est le relai local.
Pour aider les chauves-souris, la SFEPM et ses partenaires en région proposent aux propriétaires privés et aux communes de créer un "refuge pour les chauves-souris". Conçu autour d'un guide de bonnes pratiques lors de l'entretien des bâtiments ou des espaces naturels, il s'agit d'un engagement moral entre deux parties : Picardie Nature et un propriétaire public ou privé soucieux de la préservation de son patrimoine naturel.
La création d'un refuge repose sur deux documents :
1. La convention à signer entre Picardie Nature et le propriétaire. Les engagements des deux parties y figurent ainsi que des propositions complémentaires pour aller plus loin dans l'accueil des chauves-souris.
2. Le guide technique "accueillir des chauves-souris dans le bâti et les jardins"; qui expose les moeurs des chauves-souris ainsi que les précautions à prendre pour les conserver dans les bâtiments et espaces naturels. Des fiches techniques présentent comment reconnaître les différentes espèces, quand réaliser les travaux, comment créer un accès adapté ou leur aménager des interstices favorables.
Aux engagements évoqués précédemment, peuvent s'ajouter des mesures pour aller encore plus loin, comme par exemple :
Vous avez trouvé une chauve-souris blessée ? Des chauves-souris se sont invitées chez vous ?
Pas de panique ! Les chauves souris ne s'accrochent pas aux cheveux, ne sucent pas le sang, ne détériorent ni la toiture, ni l'isolation, ne pululent pas et ne sont pas dangereuses pour la santé. Attention toutefois à ne pas les manipuler.
Pourquoi viennent-elles chez moi ?
Elles se regroupent au printemps pour élever leurs petits sous votre toit. En général elles partiront vers septembre-octobre pour passer l'hiver ailleurs. Elles sont le signe d'un environnement sain : elles peuvent consommer jusqu'à 3000 moustiques en une seule nuit !
Le SOS Chauves-souris répond aux difficultés rencontrées avec ces animaux. Appelez le 03 62 72 22 59 pour plus d'informations ou consultez le site : www.picarde-nature.org
Elles sont les seules capables d'un vol actif. L'aile est une main qui s'est transformée et dont les longs doigts sous-tendent une membrane de peau souple et élastique. Ces mammifères nocturnes font partie des rares animaux qui peuvent "voir avec leurs oreilles" : ils chassent et s'orientent dans l'obscurité en utilisant les échos de leurs cris ultrasonores.
Les chauves-souris représentent un tiers des espèces de mammifères terrestres en France. Elles se répartissent en quatre familles : les Rhinolophidés, les Molossidés, les Minioptéridés et les Vespertilionidés.
En Europe, toutes les chauves-souris sont essentiellement insectivores. Dès le soir, elles prennent le relai des oiseaux et peuvent consommer en une nuit près de la moitié de leur poids en insectes variés, tels les moustiques, les mouches ou encore les papillons de nuit dont beaucoup de chenilles se développent au dépens des cultures. Elles sont donc très utiles !
L'hiver, les insectes devenant inactifs, les chauves-souris ne trouvent plus de proies et entrent en léthargie. Pour cela, elles recherchent des gîtes frais à température et humidité constantes, tels les grottes, les constructions souterraines, les arbres creux... Leur température corporelle et respiratoire ralentissent. Elles sont alors très fragiles et tout dérangement peut leur être fatal en raison de la dépense d'énergie nécessaire au réveil.
Si l'accouplement a lieu en automne, la fécondation est différée et la gestation ne commence qu'au printemps. Les femelles se regroupent en colonie dans un gîte de mise bas : combles, arbres creux... Après deux mois de gestation en moyenne, chacune met bas, en été, un unique jeune (rarement deux). Après l'allaitement, à l'âge de 4 à 6 semaines, ce dernier apprend à coler et à chasser les insectes.
En France, toutes les chauves-souris sont protégées par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature : il est strictement interdit de les détruire, de les transporter ou de les commercialiser. Mais les dérangements durant l'hiver, la disparition de leurs gîtes de mise bas, l'utilisation trop généralisée et mal maîtrisée de pesticides, s'additionnant à un faible taux de renouvellement des populations sont autant de facteurs compromettant leur survie.
Préservons les terrains de chasse des chauves-souris (haies, vergers traditionnels, prairies de pâture, rivières bordées d'arbres...) ainsi que les gîtes où elles hibernent et se reproduisent (vieux arbres, combles, grottes...). Vous pouvez y contribuer, notamment en participant à l'opération "Refuges pour les chauves-souris".
